
Ah les bercements rythmés… Un sujet que l’on va mettre sur le tapis !
Ces petits mouvements apaisent et détendent tellement que parfois je suis obligée de demander aux enfants si ils peuvent conduire la voiture car « maman vient de s’endormir » ! 😂
Plus sérieusement ces mouvements sont si simples et pourtant ils ont la capacité de nous apaiser, recentrer, ancrer, assouplir, ou de nous stimuler, dynamiser, muscler en 5 à 10 minutes de pratique journalière.
L’origine
Les bercements ont été mis au point par Kerstin Linde, une thérapeute autodidacte et photographe qui a observé ses enfants bouger de manière rythmée pendant leurs premières années. Elle a reproduit ces mouvements avec succès sur des enfants comme des adultes en grande difficulté motrice.
Ces mouvements sont aussi utilisés depuis longtemps en relaxation coréenne pour relâcher les tensions musculaires, favoriser la circulation des liquides du corps, augmenter l’amplitude articulaire après une dure journée d’efforts physiques. (Je suis formée à cette méthode par Marie Claire Michaut)
Le docteur Harald Blomberg, psychiatre suédois, a étudié durant 3 ans auprès de Madame Linde à partir de 1985, après avoir utiliser ces mouvements pour retrouver de la stabilité et une meilleure coordination motrice. Plus tard il rencontre le travail sur les réflexes archaïques de Peter Blythe, psychologue anglais, et surtout de Madame Svetlana Masgutova, docteur en psychologie russe, qui utilise des pressions isométriques pour réintégrer les réflexes. C’est en faisant la synthèse de ces différents experts que Blomberg a mis au point, avec l’aide de Moira Dempsey d’Australie, le Rythmic Mouvement Training.
Blomberg fait un parallèle entre les mouvements rythmés et les mouvements spontanés que font les bébés. Il fait aussi un rapprochement avec ces mouvements et ceux que font les enfants en difficultés, en particulier ceux présentant de l’hyperactivité. Il avance que les mouvements rythmiques produits par les bébés « n’influencent pas seulement les réflexes primitifs et les habiletés motrices, ils ont aussi un impact profond sur le développement du cerveau pendant toute l’enfance. Cela influence plusieurs aires du cerveau comme les émotions, les fonctions cognitives, la vision et le langage ».
En pratiquant les bercements, nous retrouvons un peu les mouvements rythmés que nous faisions fœtus dans le ventre de notre mère.

La pratique
En séance d’IMP, je vous propose de les pratiquer ensemble pour vous rassurer d’avoir un geste efficient, utiliser le poids de votre corps correctement et avoir une posture confortable. Si vous n’êtes pas bien installé, le receveur va le ressentir. Je préfère aussi que les parents reçoivent les bercements pour que cette activité ait du sens pour eux.
Bien que d’apparence simple, les mouvements rythmés requièrent précision et savoir faire !
– Ils doivent être exécutés de manière rythmée et donner une sensation de facilité. Et oui vous allez muscler un peu vos bras 😉
– Il est important que les bercements soient agréables, fluides et ne génèrent pas de mouvements parasites au niveau des épaules, des mains, du visage…
– Chacun a son rythme, lent, moyen ou rapide et on peut le moduler pendant l’activité.
– Certains préfèrent être bien tenus et d’autres pas…
– Des enfants aiment être contenus avec des chansons, comptines ou discussions et d’autres préfèrent le silence.
– Dans l’idéal la réaction aux bercements doit être symétrique ; toute asymétrie peut indiquer la présence de réflexes non intégrés. La plupart du temps l’apprenant n’a pas conscience de faire (ou recevoir) le mouvement de manière asymétrique, il est donc nécessaire de bien observer la personne lors des bercements.
Rappelez vous que ce moment doit toujours être très agréable pour le donneur et le receveur.

Le matériel nécessaire
Il vaut mieux les pratiquer sur un tapis de gym que sur le lit pour une meilleure transmission des vibrations dans le corps et plus d’informations proprioceptives envoyées au cerveau.
Pour plus de détente, évitez les tapis premiers prix dont le revêtement fait du bruit lorsque vous passez votre main dessus.
Vous pouvez recouvrir le corps de la personne d’un plaid pour être bien au chaud et donner l’impression rassurante d’être dans un cocon.
La fréquence
– Les bercements devraient dans l’idéal être pratiqués quotidiennement. Un peu chaque jour vaut mieux que longtemps le weekend, la répétition quotidienne est toujours plus efficace dans tous les domaines !
– Une règle très importante est d’y aller progressivement pour ne pas créer de sur stimulation du cerveau! Peut être 3 fois la première semaine puis tous les jours. L’enfant sera peut être disponible 30 s les premières fois et au fil des jours il les appréciera 3 minutes, 10 minutes ou plus…
– Pratiquez les au moment de la journée le plus opportun pour vous, le matin, l’après midi ou le soir. Cela peut être de manière dynamique le matin et plus lente le soir pour un retour au calme.
Dans tous les cas restez attentif aux signaux d’inconforts (verbaux ou non) émis par la personne. En séance si j’observe que même très doucement l’enfant n’aime pas les bercements, c’est souvent le signe d’un réflexe de stress, le réflexe de retrait, encore présent. Dans ce cas, nous commençons par des pressions tactiles et une stimulation de l’oreille interne sur la gymball. Généralement le mois d’après l’enfant ou l’adulte commence à accepter les bercements.
Les bienfaits
Les mouvements rythmés passifs ou actifs sont bénéfique de manière globale pour le corps.
– Ils permettent d’accroître le tonus des muscles extenseurs ce qui aide notre dos à se redresser et la tête à mieux se verticaliser.
– Ils donnent de très bons résultats dans l’amélioration de l’apprentissage et le docteur Blomberg les utilise pour aider les enfants présentant des troubles de l’attention et de l’hyperactivité. D’après Blomberg, les mouvements rythmés réceptifs auraient une action sur le tronc cérébral et des effets très positifs sur l’attention, la relaxation et l’apprentissage.
– Ils améliorent la digestion et la respiration grâce aux massages des tissus.
– Ils permettent d’inhiber les réflexes archaïques.
– Ils stimulent l’oreille interne et les réflexes de vie.
– Grâce au tact et l’attention donnée, ils permettent de sécréter de l’ocytocine.

Playlist des vidéos des bercements passifs et actifs de l’IMP
Les mouvements rythmés ne sont pas une méthode thérapeutique mais éducative. L’Intégration Motrice Primordiale ne remplace pas les suivis médicaux ou paramédicaux déjà existants.